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une main tirée de Harrington On Hold'Em: volume I.
Elle me semble intéressante pour montrer comment le calcul des outs permet de décider de la façon de jouer une main.
Vous avez atteint la deuxième journée d'un tournoi majeur.
9 joueurs à votre table.
Votre tapis est de 6.900, légèrement au dessus de la moyenne.
Les blinds sont 200/400 avec un ante de 25.
Vous etes en seconde position avec
UTG se couche.
Vous ouvrez à 1.200.
Le joueur à votre gauche est large et agressif. Il aime sur-relancer avec des mains marginales.
Il ne fait que suivre.
Après lui, un joueur solide, serré, suit.
Tous les autres se couchent.
Flop=
Pot=4.425, 3 joueurs
Il vous reste 5.700.
Vous ouvrez de 1.500
Le joueur large et agressif relance à 3.000
Le joueur serré se couche
Que faites vous? (et bien sûr: pourquoi?)
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yop yop,
en ce qui me concerne, vu le bet de 1200 au flop, j'opterai pour le fold.
je choisi cette otpion par élimination, en effet :
1) sur un call à 3000, l'ami aggro va surement encore payé au turn, quelque soit la carte qui tombe, ce qui m'amène à devoir jouer mon tapis sans vraiment savoir si le gars à l'A ou pas.
2) sur un reraise, c'est encore pire, vu le pot y a toutes les chances que le gars call, même s'il a un kicker moyen. En cas de petit kicker, peut etre aurait-il la présence d'esprit de se coucher mais bon... rien n'est moins sur
si on me laisse le choix, je pense que dans cette situation il ne faut pas payer au flop (ou alors miser gros, là on paye 1200 sur un pot à 4425...), surtout à cause du 3eme larron, plutot tight. j'ai vraisemblablement les cotes preflop, donc je gagnerai cette main la fois ou y aura pas d'over card au flop.
mais j'attends avec impatience ton petit calcul, ci-dessus, il n'y a que du "feeling"
:-)
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1. Ouvrir sur le flop
Je partage ton opinion, je n'aurais pas ouvert sur le flop.
C'est vraiment galère car le LAG derrière nous peut essayer de nous voler si on check ou si on mise petit.
Quand au TAG, on peut surement estimer que s'il nous donne de l'action on est battu avec notre pauvre paire de dames.
Pourtant, Harrington dit qu'il y a une bonne chance qu'on ait la meilleure main alors on doit miser. Bon, je joue plus prudemment que lui alors.
A priori il miserait la moitié du pot. Mais comme ca fait un peu gros par rapport au stack, il préfère miser un peu moins, ce qui fait qu'il ne mise que 1.500. Ca lui laisse 3.200 en jetons, de quoi se coucher en solution de repli.
Ceci étant dit, il joue mieux que moi mais à sa place je check quand même sur le flop. Son bet le met dans une situation compliquée.
2.Une fois qu'il a misé 1.500 et se fait min raiser par le LAG.
Perso en lisant cette main je m'étais dit que je folderais sur le min raise (en pestant d'avoir fait cette saloperie de bet à 1.500).
*****Maintenant voici le raisonnement d'Harrington:*****
Bien sûr c'est une main cruciale: si on se rate, on est out.
Si l'adversaire est devant , il aura probablement un as (compatible avec son style de jeu "chouette, j'ai un as: allons voir le flop" qu'on rencontre si souvent en ligne), 33 ou 99.
Si on décide de suivre, le pot va être de 10.425. Il ne nous restera que 2.700, autant dire qu'on est pot commited.
La même chose est valable pour notre adversaire, même si son raise repose sur quasi quedalle.
La décision va être entre fold et raise all in.
Si on raise all in, cela fait un investissement de 4.200 pour gagner un pot de 4.425 + 1.500 + 5.700=11.625.
Si on raise et qu'on gagne, on passe à 11.625+4.200=15.825, disons 16.000.
Si on fold, on n'a plus que 4.200.
2.1 Si on folde
Si on folde, il nous reste T4.200. Chaque tour nous coute T825. Il nous resterait donc 5 tours avant de mourir à force de payer blindes et antes. Harrington parle lui de seulement 3 rounds. J'imagine qu'il se réfère au moment où on devra faire tapis dès qu'on veut jouer une main?
2.2 Si on raise
vu les cotes, on peut assumer qu'il va suivre.
Le reraise est ok si on gagne au moins 1 fois sur 4 (4.000 pour gagner 12.000).
Il faut donc compter nos chances.
A peu près quelque soit sa main, on gagnera si on touche une reine dans les deux dernières cartes.
2 outs sur deux cartes, ca fait un peu moins de 10% de chances. Harrington précise que ca fait 8.4%. De tête, mes 10% sont suffisants pour faire le calcul.
Il reste donc à trouver 17% de chances de l'emporter.
Harrington dit que, étant donné le type de notre adversaire, il bluffe forcément au moins 17% du tps (ce qu'il appelle son "théorème" c'est: dès lors qu'un joueur se tape dans un gros pot, la proba qu'il bluffe n'est jamais inférieure à 10%. Je suis assez d'accord avec cà. Rien que ce point est assez intéressant).
Un LAG bluffera bcp plus que la moyenne donc effectivmeent les 17% doivent etre atteints sans pb.
Perso, quand j'ai fait le calcul je m'étais dit:
10% du tps il va avoir une paire + 1 acolyte vivant (genre T9) auquel cas il est derrière mais a 5 outs. Il a donc 20% de chance de l'emporter
15% du tps il a une paire en mains. Il n'a que 2 outs (il va pas avoir les rois quand meme) Soit 10% de chances de l'emporter.
75% du tps il a paire d'as ou brelan, double paire. Nous avons 2 outs et 10% de chances de lui faire les fesses sur les deux dernières cartes.
Ca fait:
EV=0.75x0.1 + 0.10x0.8 x +0.15x0.9
=0.29
>25% donc ce call nous rapporte des jetons sur le long terme donc on doit ALLER TAPIS.
3. Notes perso
Vu notre timide ouverture sur le flop, on peut donner l'impression au lag qu'il peut nous voler s'il raise. Donc pour moi on est sensiblement au dessus de 17% des cas où il est derrière.
Ce que ne dit pas harrington c'est le chose suivante: il s'agit d'un close gamble, cad qu'on risque notre tournoi sur un gain en EV qui est pas monstrueux.
En général il faut refuser ces close gamble ou alors etre le raiser pour faire folder l'autre (voir Tournament Poker For Advanced Players de sklansky).
En tous cas si on est meilleur que les autres (sinon au contraire il faut accepter les gambles, meme légèrement défavorables).
Mais ici il ne nous restera pas assez de jetons pour aller bien loin et donc il faudra se jeter à l'eau rapidement. Donc refuser un risque pour en prendre un autre.
S'il nous restait plus de jetons, je pense qu'il serait préfèrable de jeter ses dames devant le raise du LAG.
D'autre part, cette main illustre un principe développé par Harrington: une grosse différence entre un amateur et un pro est que l'amateur baisse trop vite les bras: "il doit avoir l'as, je folde".
Si on prend le tps de réfléchir (et les calculs ici ne sont pas très compliqués), on peut arriver à la bonne solution, pro ou pas. c'est exactement ce a quoi pensent les pros lorsqu'on les voit prendre 2 minutes de réflexion.
J'en ai fait l'expérience personnellment ces derniers jours. Lorsque tu te forces à prendre 15s pour évaluer une situation, tu peux éventer des bluffs alors que ta première réaction est souvent "putain, je suis battu, il a choppé le turn ou a rivière, je folde".
Ca ne coute pas grand chose ces 15s de réflexion et ca augmente sensiblement ton winrate puisque en NLHE 1 seul pot peut faire le gain horaire de plusieurs heures.
L'amateur pense trop dans les termes "si je le mets sur l'as, je folde. Si je le mets sur un bluff, je call".
C idiot car on ne peut jamais être sur de la main de l'adversaire. il faut le mettre sur un éventail de mains, avec une proba pour chacune. Ici il faut caller en se disant que probablement le lag ne bluffe pas et on sera éliminé. Mais il bluffera assez souvent pour que caller/se tapper soit la bonne décision.
Dans cette main, Harrington se tape , le lag call avec JJ.
Il ne montre pas la main pour dire "regardez comme je suis bon" puisque dans le livre il y a d'autres exemples où il prend la bonne décision (en tous cas il pense la prendre) mais perd finalement.
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Tiens, cette main me fait penser à http://pokerslam.free.fr/punbb/viewtopic.php?id=19
Il s'agissait d'un cash games, avec des cotes moins favorables pour moi, mais contre un gros LAG et j'avais un peu plus d'outs.
Et j'ai transpiré à grosses gouttes pour savoir si je devais caller
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